Pourquoi la dysfonction érectile est aussi une affaire de médecins généralistes ?
Les médecins généralistes sont particulièrement concernés par cette pathologie car ils sont souvent les premiers praticiens à être consultés par les patients. Ils doivent donc s'impliquer, et ce d'autant plus que les patients sont de plus en plus au fait des solutions thérapeutiques en la matière.Par ailleurs, la dysfonction érectile est souvent corrélée à des pathologies qui la favorisent, comme l'hypertension artérielle ou le diabète. Les patients sont la plupart du temps déjà connus du médecin et, à l'occasion d'une consultation, évoquent une dysfonction de l'érection... à moins que, étant gênés d'aborder cette question, ils n'attendent que le médecin n'en parle lui-même.
Quelle conduite à tenir alors pour le médecin en matière de dysfonction érectile ?
Dans ce cas de figure très fréquent du malade déjà suivi, un certain nombre d'examens de routine ont été réalisés que le médecin complète si le patient a plus de 50ans, par un dosage de la testostéronémie. On sait en effet qu'une carence hormonale en testostérone est un facteur de moindre efficacité thérapeutique.Sans aller plus loin dans la hiérarchie des examens spécialisés, il prescrit ensuite un traitement oral en ne se limitant pas à une simple ordonnance mais en commentant la prescription et en donnant les indispensables conseils d'utilisation, sous peine d'inefficacité thérapeutique.
Dans un deuxième temps, il assure le suivi thérapeutique du patient et mène l'enquête pour dépister un éventuel échec au traitement oral, qu'il soit lié au patient ou au traitement lui-même.
Devant l'échec d'un traitement oral, que fait le médecin ?
Il propose une autre solution thérapeutique: les injections intracaverneuses. La mise en place d'un tel traitement peut parfaitement être faite par un médecin généraliste à condition qu'il n'existe pas une composante psychologique sous-jacente, liée à des difficultés, dans le couple par exemple. Ce cas de figure relève en effet du spécialiste.Les injections intracaverneuses constituent un traitement efficace, assez facile d'utilisation car il se présente sous la forme de cartouches prêtes à l'emploi, et moins douloureux qu'on ne le croit. Après la première injection d'ailleurs, l'immense majorité des patients reconnaissent que la douleur de la piqûre n'est pas du tout le facteur limitant qu'ils imaginaient.
Ces injections ont également l'avantage d'être remboursées dans un certain nombre d'indications organiques.
Quelle est l'attitude des médecins généralistes vis-à-vis de la dysfonction érectile et des injections intracaverneuses ?
Certains connaissent le sujet et s'impliquent dans ce traitement. D'autres ont l'impression de ne pas être suffisamment formés mais pourraient être beaucoup plus utiles qu'ils ne croient en appliquant les règles simples de prise en charge de la dysfonction érectile.
D'autres encore ont, par excès d'empathie, des réticences vis-à-vis des injections intracaverneuses: ils ne font en fait que projeter leur angoisse de la piqûre sur le patient, négligeant complètement le désarroi de ce dernier. Or si le médecin, en bonne santé, a tendance à penser que des injections intracaverneuses ne sont sûrement pas un traitement satisfaisant, ce n'est absolument pas le cas du patient qui vit quotidiennement sa dysfonction érectile comme un lourd handicap et ne rêve que de trouver une solution, même si celle-ci est un peu contraignante.
Source : CONFERENCE MEDEC
Dr André CORMAN (Sexologue, Toulouse)
Dr Pierre DESVAUX (Andrologue Sexologue, CHU Cochin)
Dr Michèle PUJOS (Médecin: sexothérapie et psychothérapie individuelles et de couple, andrologie, relaxation, St Emilion)
Si vous souffrez de difficultés sexuelles, n'hésitez pas à en parler à votre médecin !
Le journal du diabétique
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