Diabète et hérédité : l’apparition d’un diabète est conditionnée en partie par des facteurs génétiques, mais pas seulement.

Habituellement, la quantité de sucre retrouvée dans le sang à jeun est comprise entre 0,70 g et 1,10 g par litre. Si, à deux reprises, cette glycémie à jeun du laboratoire est supérieure à 1,26 g par litre, on parle de diabète.
On distingue essentiellement deux formes de diabète :
■ le diabète de type 1, appelé aussi diabète insulinodépendant ou diabète juvénile,
■ le diabète de type 2, encore appelé diabète non-insulinodépendant, diabète gras ou diabète de la maturité.
En France, au 1er janvier 2006, les patients diabétiques étaient estimés à près de 3 millions dont 500 000 qui s’ignorent, soit 3,6 % de la population française. On compte 2 200 000 diabétiques de type 2 et 250 000 diabétiques de type 1.

Caractéristiques du diabète de type 1
Le diabète de type 1 est lié à une anomalie immunitaire. L’immunité, c’est l’armée du corps. Elle est composée de soldats (cellules et anticorps) qui, habituellement, défendent notre organisme contre des organismes étrangers (bactéries, virus…).
Dans le cas de ce diabète, cette armée se met à détruire par erreur les propres cellules du pancréas du patient qui fabriquent l’insuline (on parle de maladie auto-immune). Cela aboutit à un manque d’insuline.
Ce diabète débute chez l’enfant ou le jeune adulte et doit être traité par l’insuline. Le diabète de type 1 se développe chez des individus qui présentent une susceptibilité génétique : ils possèdent plusieurs gènes qui vont les prédisposer à développer ce diabète.
Chez de vrais jumeaux qui possèdent donc exactement les mêmes gènes, il y a 30 % de risque pour l’un de déclarer un diabète si l’autre est déjà diabétique. Cette « condition génétique » n’est donc ni strictement nécessaire ni suffisante : ce sont des facteurs environnementaux qui vont déclencher le processus de destruction des cellules qui fabriquent l’insuline par le système immunitaire.
Ces facteurs environnementaux ne sont pas encore tous clairement identifiés.
Dans la population générale, lorsque les parents ne sont pas diabétiques, le risque qu’un enfant déclare un diabète de type 1 est de 2 pour 1000. Ce risque augmente effectivement lorsqu’un des deux parents est diabétique : il reste faible, 2 à 3 % quand la mère est diabétique et 5 % quand c’est le père qui est diabétique (sans que l’on sache pourquoi). Il faut donc se rassurer, les enfants d’un parent diabétique de type 1 n’ont qu’un risque très faible de développer ce type de diabète. Ceci ne doit donc en aucun cas être un obstacle à une vie familiale normale.

Dépistage du diabète de type 1
Le diabète de type 1 est lié à l'apparition d'anticorps (qui détruisent les cellules sécrétrices de l’insuline) qui apparaissent un certain temps avant que la glycémie s'élève, mais la fiabilité de ces dosages n'est pas certaine. Ces dosages sont encore du domaine de la recherche, que seuls certains laboratoires peuvent réaliser. De plus, ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.
Aussi, même si ces dosages permettent d'affirmer qu'un diabète de type 1 va bientôt apparaître chez une personne, on ne dispose actuellement pas de traitement qui pourrait empêcher l'apparition du diabète. Même si des recherches en cours testent ce type de traitement dans le cadre d’études cliniques de recherche, il n'y a à l’heure actuelle pas de dépistage à envisager chez les enfants de diabétiques de type 1.

Caractéristique du diabète de type 2
Le diabète de type 2 associe des anomalies de la sécrétion d’insuline à un défaut d’action de l’insuline au niveau des différents organes (les muscles, le tissu adipeux, le foie…). Ces deux anomalies ont une origine génétique en partie, et se révèlent à l’âge adulte, à l’occasion d’une prise de poids ou d’un manque d’activité physique. Ce type de diabète survient généralement après 40 ans (même si les premiers cas d’enfants touchés par ce type de diabète apparaissent déjà en France). Il est traité dans un premier temps par des comprimés hypoglycémiants et des comprimés qui diminuent la résistance à l’insuline, dont l’efficacité n’est optimale que si elle est associée à une alimentation équilibrée et à une activité physique.
La prédisposition est beaucoup plus importante dans le cas du diabète de type 2. Le risque pour que les enfants d’un parent diabétique de type 2 deviennent à leur tour diabétique (de type 2) est de l’ordre de 30 %. Le risque est de 50 % lorsque les deux parents sont diabétiques. Les enfants de parents diabétiques de type 2 appartiennent donc à la catégorie des personnes « à risque ». Il est important de leur faire p rendre conscience de ce risque, sans dramatiser, mais sans banaliser non plus. Ce n’est pas parce que leur père (ou leur mère) est traité aux comprimés que c’est un «petit diabète» et qu’il (ou elle) est à l’abri des complications.
Ils doivent être vigilants. Il est important d’inciter ces enfants à en parler à leur médecin traitant qui jugera de l’utilité d’un dépistage. Il faut savoir qu’il est toujours plus facile de prendre progressivement quelques mesures préventives (alimentation équilibrée, poids stable, activité physique, bilans sanguins réguliers) que de changer brusquement ses habitudes alimentaires et son mode de vie à l’annonce d’une glycémie élevée.
Il est aujourd’hui démontré que l’activité physique régulière protège du diabète de type 2 les personnes qui sont prédisposées. Il y a deux fois moins de diabète dans les populations rurales actives que dans les populations urbaines sédentaires.

Dépistage du diabète de type 2
Certaines personnes ont effectivement plus de risques de devenir diabétique :
■ celles qui ont une personne diabétique dans leur famille proche.
■ les femmes qui ont eu un gros bébé pesant plus de 4 kg à la naissance.
■ les femmes qui ont présenté un diabète pendant leur grossesse (diabète gestationnel).
■ les personnes dont la glycémie est montée lors de la prise de certains médicaments.
■ les personnes qui ont un excès de poids situé à la partie supérieure du corps.
■ les personnes qui ont une hypertension artérielle ou des anomalies des lipides sanguins.
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