Diabète de type 1 : son déclenchement

Comment se déclenche un diabète de type 1 ? Le rôle des gènes est-il important ? Quels sont les facteurs environnementaux qui vont jouer sur le déclenchement de la maladie ?

Le diabète de type 1 (ou insulinodépendant) se développe chez des individus qui présentent une susceptibilité génétique: ils possèdent plusieurs gènes qui vont les prédisposer à développer un diabète. Chez de vrais jumeaux, qui possèdent donc exactement les mêmes gènes, il y a 30 % de risque pour l'un de déclarer un diabète si l'autre est déjà diabétique. Cette "condition génétique" n’est donc ni strictement nécessaire ni suffisante: ce sont des facteurs environnementaux qui vont déclencher le processus de destruction des cellules B (qui sécrètent l’insuline) par le système immunitaire. Ces facteurs environnementaux ne sont pas tous clairement identifiés(on suspecte toutefois les infections virales). Lorsque le système immunitaire commence à détruire spécifiquement les cellules B du pancréas, il peut alors s’écouler plusieurs mois ou plusieurs années avant que les premiers symptômes de l’hyperglycémie apparaissent. Durant cette période, les cellules B sont détruites petit à petit mais celles qui sont encore fonctionnelles réussissent toutefois à produire suffisamment d’insuline pour garder la glycémie stable. Lorsque 80 % environ des cellules B sont détruites, la glycémie n’est plus correctement régulée et le premiers symptômes de l’hyperglycémie apparaissent: soif, urines fréquentes, amaigrissement…



Aussi pour mieux comprendre veuillez trouver ci-dessous un extrait du livre d'Eric MARSAUDON "Le diabète" aux éditions HERMANN :

"Au regard de l'incidence du diabète de type 1, plus élevée chez les sujets apparentés à un diabétique que dans la population générale, il est très probable qu'il existe une susceptibilité génétique à l'installation de tels troubles métaboliques. Les recherches fondamentale ont confirmé cette hypothèse en identifiant le rôle des gênes du système HLA (système de classement des tissus humains). Certains gènes sont aussi particulièrement impliqués sur la survenue du diabète, et les groupes HLA le plus souvent observés chez les malades sont DR3 et:ou DR4, DQé ou DQw8.
Sur ce terrain ce terrain génétique, survient une destruction auto-immune des cellules bêta pancréatiques provoquée par une sécrétion d'anticorps. Celle-ci est déclenchée par une enzyme appelée GAD, située dans la cellule bêta et considérée par l'organisme comme une protéine étrangère en raison de sa malformation d'origine génétique. Les premiers anticorps qui apparaissent donc dans le diabète sont de "anti-GAD". Ces anticorps infiltrant les îlots provoquent une inflammation du pancréas. Cette altération est précoce et peut donc être dépistée plusieurs années avant l'apparition du diabète clinique et biologique, grâce à la recherche d'auto-anticorps appelés ICA (islet cell antibodies). Ils représentent un mélange hétérogène d'anticorps : anticorps anti-îlots, anti-GAD, anti-IA2(insulinom-antigen type 2)...
Ces anticorps détruisent insidieusement et de façon progressive les cellules bêta du pancréas jusqu'à ce que 90% d'entre elles ne fonctionnent plus, permettant alors l'expression du diabète.
L'importance du taux de ces anticorps détermine la vitesse d'installation d'un diabète. En effet, la virulence de l'inflammation est variable selon les patients et certains diabète de type 1 ont des destructions cellulaires tellement lentes qu'ils apparaissent au yeux du clinicien comme des diabète de type 2 et peuvent même être traités par des anti-diabétiques oraux. On appelle alors ces diabètes, des diabète de type 1 lent ou des LADA (latent auto-immun diabetes in adults).
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cette réaction auto-immune à l'origine du diabète de type 1. Une des plus souvent évoquées concerne le rôle de certains virus qui pourraient être capables de s'intégrer au génome de leur porteur et donc être transmis aux générations suivantes. Ces virus seraient à l'origine de la simulation des anti-coprs qui détruiront alors secondairement le pancréas.
Il est possible que des facteurs environnementaux puissent également jouer un rôle dans le déclenchement du diabète. Sont ainsi évoqués les rôles du stress, des facteurs psychologiques, du froid, de certaines infection répétées (rubéole, entérovirus), d'un poids de naissance trop bas ou trop élevé. Les recherches fondamentales en diabétologie permettront probablement, dans les prochaines années, d'avoir les idées plus claires à ce propos."
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