DIABÈTE et AUTOSURVEILLANCE: « UN TEST, UN BISOU », une communication subliminale

Le lancement par LifeScan, division diabète de Johnson & Johnson, d’une campagne d’incitation à l’observance de l’autosurveillance glycémique (ASG), sous forme de spots télévisés et Internet mettant en scène 5 situations de diabètes de type 1 et 2, a pu surprendre par son ton inhabituel, « plus émotionnel que rationnel ». Chacun des protagonistes : enfant (type 1), 2 adultes (types 1 et type 2), femme enceinte (diabète gestationnel), sénior (type 2) dit s’attendre à être gratifié d’un bisou s’il respecte les recommandations de l’ASG.

Message subliminal plutôt que moralisateur, la sensibilisation à l’observance fait apparaître une autre recommandation : ce patient en ALD doit pouvoir compter sur l’attention de son entourage non malade, celui-ci devant se comporter comme un aidant - plutôt qu’un simple spectateur du problème de santé et des diverses contraintes de son ami(e), compagne/compagnon ou conjoint –. L’implication de ce proche peut être précisément d’encourager l’observance de l’ASG, voire de l’accompagner dans ses efforts d’hygiène de vie : alimentation adaptée, pratique d’une activité physique volontaire…

La co-gestion en famille : Surveillance et traitement du diabète se font aujourd’hui en cogestion patients-professionnels de santé. La part de gestion de la maladie qui revient au patient concerne l’observance la plus large des mesures hygiéno-diététiques, du respect du bon usage du traitement et surtout de l’ASG.

Education thérapeutique du patient et des proches : L’ASG est la vérification de chiffres qui s’affichent sur le lecteur de glycémie, le diabète étant d’abord une maladie des chiffres annoncés au patient, comme par exemple aussi au sujet hypertendu. Mais tout l’intérêt de confier au patient son autosurveillance dépend de la façon dont le professionnel de santé lui en explique l’utilité et l’efficacité, pour respecter les objectifs glycémiques qu’il lui a fixés. Ici l’éducation thérapeutique, au sens large, doit faire appel à la communication la plus large, simple précise et conviviale.

L’ASG doit être régulière : Il est important d’expliquer que l’ASG régulière (2 à 4 fois par jour, selon le type de traitement : insuline, ADO, ADO+insuline) permet de détecter des écarts glycémiques qui peuvent être prédictifs du risque de complications du diabète. C’est tout l’intérêt de vérifier régulièrement les chiffres du diabète – comme ceux de l’HTA (autotensiomètres). Le diabète n’est grave que par ses complications… dont la prédictivité n’est possible qu’en tenant compte d’un échappement de l’équilibration du diabète, justifiant des examens complémentaires des organes-cibles.

L’ASG, sentinelle de l’équilibre glycémique, élément-clé de la responsabilisation et de l’éducation thérapeutique du patient diabétique, est aussi un facteur d’économie de santé : maintenir la glycémie dans les limites physiologiques qui font consensus peut éviter des complications dont le coût sera beaucoup plus lourd pour la collectivité, mettant en danger la vie même du patient.

Le problème ici aussi s’appelle observance, et c’est l’un des messages-clés de la campagne de LifeScan. A priori, on pourrait penser que le diabétique, comme l’hypertendu, est motivé à s’autosurveiller. Oui… à condition qu’on lui en ait expliqué l’enjeu.

« Dans le diabète, il existe une association démontrée entre la non observance des prescriptions médicamenteuses et le contrôle [maîtrise] du diabète, la fréquence des hospitalisations et la mortalité… Dans le diabète la non observance ne concerne pas que la prise des médicaments mais tous les gestes du traitement : le suivi des recommandations sur la diététique et l’activité physique, la pratique de l’ASG, la réalisation des examens de surveillance et la régulière participation à des consultations », selon le Pr G. Reach (CH Avicenne, APHP, Bobigny).

Quand l’observance s’effrite… :Nombre d’enquêtes sur le maintien de l’observance à partir de la prescription constatent qu’elle commence à sa fissurer dès la première année, la consommation du médicament étant divisée par 2 au bout de 24 mois, même s’il améliore la qualité de vie et réduit le risque de complications - qu’il s’agisse d’un diabète, d’une HTA ou d’une ostéoporose. Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour dire que l’observance ou la non observance dépendent de la qualité de la relation soignants/patients. D’autant que « l’arrivée des lecteurs de glycémie a constitué une véritable révolution dans la vie des personnes atteintes de diabète en matière d’autonomie », dit Gérard Raymond, président de l’Association française des diabétiques.

Diabétiques, ne gâchez pas cette « autonomisation », entourage aidez-les…

Source : Présentation de la campagne LifeScan « Un test un bisou », site www.untestunbisou.fr , avec accès aux recommandations de la HAS sur l’ASG, mise en ligne : Jean-Marie Manus, Santé log, le 9 juin 2010


http://www.santelog.com/modules/connaissances/actualite-sante-diabegravete-et-autosurveillance-laquo-un-test-un-bisou-raquo-une-communication-subliminale_3368_lirelasuite.htm#lirelasuite

http://www.untestunbisou.fr/
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